Des nouvelles du pays patagonique
Salut la compagnie,
vous avez demandé Nat mais je suis désolé, c'est encore Benji qui va vous parler. La faute à ce putain d'ordi, à mes côtés, qui vient de lui faire disparaître (un peu par ma faute) ce qu'elle écrivait depuis une heure. Foutue technologie.
Depuis les dernières nouvelles envoyées de Salta, nous avons dû parcourir quelque chose comme 3500 kms si je calcule bien. Le 8 janvier, nous avons relié Salta à Mendoza : 17 heures de voyage dans un bus business class avec siège ultra-confort qui s'allonge à l'horizontal, gentil monsieur pour nous demander toutes les 10 minutes si l'on ne manque de rien... Bref, le voyage est passé comme une lettre à la poste, surtout pour la future maman qui se dope avant chaque trajet d'antispasmodiques et de pillules anti-mal-de-transport. Les médocs associés au confort de ce bus-là l'ont fait tomber tout le long dans les bras de Morphée.
A Mendoza, nous avons passé la plupart de notre temps chez Roly et Patricia, autres oncle et tante de Nat, à, je vous le donne en mille, manger, profiter de la piscine, remanger, repiscine. Et à aussi nous balader dans cette ville aux températures caniculaires (40 degrés) mais heureusement et intégralement ombragée. Et qui possède en son centre un immense et magnifique parc où tous les habitants aiment se retrouver pour manger, faire du sport voire faire la sieste (comme nous 2) etc. Comme la ville est le haut-lieu du pinard en Argentine, on ne pouvait pas faire autrement que d'aller faire la visite d'une bodega. En l'occurence celle d'un riche joaillier autrichien qui est venu investir comme beaucop d'autres européens opportunistes dans les terres ensoleillées de la région. A la dégustation : du Malbec (surtout), mais aussi du Chardonnay, du Syrah, du Cabernet, du Torrontès... Bref, très bon moment, surtout pour moi qui avait déjà un peu attaqué à table à midi, mais chut on pourrait m'entendre.
A part le vin, Mendoza possède d'autres charmes surtout du fait de sa position géographique. A quelques 1300 kms au Sud de Salta, la ville est bordée à l'Ouest par la Cordillière des Andes. Du coup, même sur les moches autoroutes, on peut se délecter de vues magnifiques sur des montagnes arides et quelques sommets enneigés, cachés derrière. C'est d'ailleurs pas très loin de là, sur la route qui mène au Chili, que s'élève le plus haut sommet d'Amérique : Le mont Aconcagua et ses quelques 6900m. Nous rêvions d'emprûnté la route, mais celle-ci grimpe en très peu de temps de 800m (hauteur de Mendoza) à 4000m, exercice périlleux pour une femme enceinte. Du coup, nous nous sommes dit que nous nous contenterions d'une visite du fameux pont de l'Inca, mais au moment de la virée la voiture de l'oncle a rendu l'âme. Tant pis, On se sera bien reposé à Mendoza. La prochaine fois, on se rattrapera niveau visite...
Nous avons repris le bus le 13, direction cette fois-ci Bariloche. Au terme d'un voyage aussi long que le précédent, nous sommes arrivés dans cette charmante ville tout droit sortie d'une carte postale... suisse. Si, si. Les plus de 1000 kms effectués ont, cette fois-ci, fait chuté le thermomètre d'environ 20 degrés et nous ont conduit dans une région montagneuse, constellée de lacs. Lesquels sont bordés de magnifiques forêts de pins et de villages où la plupart des maisons sont en bois et ressemblent comme deux gouttes d'eau à nos chalets alpins. Et pour cause, ceux qui sont venus occuper cette région, sont pour la plupart des suisses et des allemands nostalgiques du climat et de la végétation de leurs pays abandonnés. En cherchant bien, on peut même trouver quelques nazis gentiment accueillis par Peron dans les années 50, mais ceci est une autre histoire.
Bref, je ne peux pas vous le prouver en photo tout de suite (elles sont encore dans mon appareil photo et je n'ai pas le câble), mais cette Patagonie Andine, puisque c'est comme cela qu'elle s'appelle, est vraiment spendide. Nous y avons retrouvé Graciela et Camila, tante et cousine de Nat en vacances à Bariloche et que nous n'avions pas encore rencontré puisqu'elles habitent encore beaucoup plus loin, à Ushuaïa. Nous avons ensemble parcouru la ville en long en large en travers et en zigzag et fait quelques balades au-dessus et alentour, histoire de jouir chaque fois d'un plus joli panorama. La preuve en images la prochaine fois. Nous avons aussi, comme il se doit, déguster les spécialités locales : le mouton patagonique (sutout moi) et le chocolat (surtout Nat). Bah oui, un chalet sur 2, dans le centre-ville, est en fait un magasin de chocolat.
Cette étape fut trop brêve pour profiter pleinement des mille activités possibles de la région (escalade, parapente, trekking, randonnées en cheval) mais le RDV est déja pris pour la prochaine fois. Hier, nous avons quitté Bariloche, cette fois-ci à bord d'un train ! Le Train Patagonique, petit bijou qui nous a fait traverser à environ 60 kms/h toute la Province d'Ouest en Est pour nous faire accoster sur la Côte Atlantique où nous nous trouvons depuis ce matin. Plus exactement à Las Grutas, où nous avons déposé nos bagages dans une consigne de la gare routière, histoire de profiter de la plage, et dans l'attente d'un nouveau bus qui nous emmènera cette nuit à Telew. C'est-à-dire toujours sur la côte et toujours plus au sud. De là, nous espérons pouvoir aller voir les pingouins et les autres animaux qui voudront bien nous montrer leur nez.
Le retour approche mais l'aventure continue. Grosses bises à tous.